Modeste contribution

Publié le par Monsieur Guy

modesteModeste contribution


Auteur : Dominique Wittorski
Mise en scène : Jean-Marie Lejude
Avec : Dominique Wittorski, Caroline Guth

 

 

Au Théâtre du Lucernaire, jusqu'au 25 février,  du mardi au samedi à 19h

 


C'est dans la bien nommée salle du Paradis au Lucernaire qu'avec "Modeste contribution" nous allons connaître l'enfer du décor, où comment derrière le verbiage de la raison, du progrès et de la paix se tient tapie, la barbarie.

Présentée par sa collaboratrice (Caroline Guth) comme étant un expert, c'est en véritable prédicateur  que Dominique Wittorski va s'efforcer de nous convaincre des bien-fondés de la nécessité de rétablir la peine  de mort pour tous les délits. Ce brave homme est bien sûr au-dessus des vues partisanes, qu'elles soient politiques ou idéologiques. L'heure est grave, il donne de sa personne et de son savoir à la société, ce n'est plus le moment de s'embarrasser de futilités telles que les sentiments et la morale. Il faut é-li-mi-ner!

D'emblée, auteur et comédien de son spectacle mis en scène par Jean-Marie Lejude, Dominique Wittorski crée le trouble en prêtant son nom au principal protagoniste, pour ensuite dans un  spectacle qui tient tout à la fois de la farce et de la tragédie, nous inviter à nous interroger sur notre présence au théâtre (un spectacle qui se donne en société) et celle qui est aussi la notre devant les messes médiatiques (une société qui se donne en spectacle).

On peut bien sûr considérer cette  pièce comme salvatrice en ces temps préélectoraux.  Mais ce qui en fait la force c'est son universalité, et qu'au-delà des fins les plus horribles, ce sont les moyens qui sont ici interrogés. Dans un premier temps nous rions, la rencontre du simplisme des moyens face à l'énormité de la fin crée la farce.  Mais le simplisme de cette rhétorique fait de sens pratiques, de raison, voire de raisonnable, flatte à notre insu la paresse et un certain conformisme de notre pensée. Dominique Wittorski et sa "Modeste contribution" réveille l'éventuel  dindon qui pourrait dormir en nous et risquerait d'être celui de la farce. Bravo!
 

Publié dans Théâtre

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