Punk Rock de Simon Stephens

Publié le par Monsieur Guy

 

Punk Rock

de Simon Stephens

 

Mise en scène de Tanya Lopert
Adaptation française: Dominique Hollier et Adélaïde Pralon

Lumière: Antonio De Carvalho

Décors et costume: Philippe Varache

Avec: Aurélie Augier, Alice de La Baume, Issame Chayle, Clovis Guerrin, Roman Kané, Mathilde Ortscheidt, Laurent Prache et Alice Sarfarti

 

Au Théâtre 14, 20 avenue Marc Sangnier, 75014 Paris, jusqu'au 23 février

 

 

Simon Stephens a écrit Punk Rock en 2009, dix ans après la  tuerie de  Columbine, et quatre ans avant  celle de Newtown. Toute la pièce se situe dans la bibliothèque d'une école privée de Stockport. Revêtus de l'uniforme traditionnel, William, Lilly, Bennett, Cissy, Nicholas, Tanya, Chadwick, des élèves de terminale, sont à la veille du passage d'un examen blanc. Sept scènes. Au début et entre chacune d'elles, un panneau indique le jour et l'heure, le noir se fait pigmenté de lumière stroboscopique, tandis qu’un air de rock éructe.   Du lundi 6 octobre à 8h31 au mardi 11 novembre à 8h57, les six premières scènes ont lieu dans la bibliothèque, la septième et dernière, dans l'hôpital psychiatrique de Suttons Manor, le 24 décembre à 11h 59.

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Il y a quelque chose de clinique, de l'ordre du constat,  dans cette proposition. Le spectateur  se  retrouve dans  la  position  d'un  entomologiste doublé d'un enquêteur face aux intrigues et péripéties se déroulant sur la scène.  Toute la force et la subtilité de l'écriture de Simon Stephens consiste à nous amener dans un premier temps  à voir et entendre comment les chemins de la banalité  peuvent conduire à la monstruosité.  Dans un second temps Simon Stephens nous révèle aussi que l'espace est ténu entre le fait divers et le fait de société.

 

Rien de ce qui se joue sur le plateau ne  nous est étranger. Les phrases blessantes, "les mots qui tuent", les comportements pervers  font malheureusement   partie du quotidien. Il suffit de regarder ces émissions de télévision où l'on "élimine" les perdants pour s'en convaincre.

 

Le théâtre joue ici pleinement son rôle, en nous représentant  ce qui nous est présenté chaque jour à en devenir banal et devant lequel, endoloris, nous manquons parfois de vigilance.  

 

La dernière scène se situe dans un hôpital psychiatrique, constat accablant d'une société qui préfère ne voir que la folie d'un des siens, faisant ainsi l'économie d'appréhender la sienne.

 

Simon Stephens nous dit s'inspirer du chaos du monde. Un monde qui nous transforme en compétiteur, concurrent, où l'autre n'est plus une fin mais un moyen. Pour Williams quand il n'y aura plus moyen de coexister avec l'autre, Bennett, il ne lui restera plus qu'à décider  de sa fin.

 

La qualité de la  mise en scène de Tanya Lopert  est à la hauteur de l'admiration qu'elle voue à l'auteur.  Sa direction d'acteurs est exemplaire. Tous justes dans leur rôle, grâce à leur vitalité et leur générosité les comédiens nous transmettent une émouvante énergie en accord parfait avec celle de l'écriture de Simon Stephens.

 

Nul ne doute que pour Aurélie Augier, Alice de La Baume, Issame Chayle, Clovis Guerrin, Roman Kané, Mathilde Ortscheidt, Laurent Prache et Alice Sarfarti, cette mise en scène marquera leur carrière débutante.  

 

Ce bel ouvrage  est un véritable cadeau pour le spectateur ainsi récompensé de son obstination à mener plus que jamais ses pas au théâtre, à s'y représenter,  dans sa quête de sens.  Merci et bravo!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Théâtre

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S
Bonjour guy,<br /> rien à voir avc l'article,je voulais reprendre contact et t'avertir de nos projets.comment puis-je t'envoyer de la doc?<br /> reprise de Clap et black-out de L Calaferte à Dijon les 15 et 16 février<br /> et préparation d'hommages pour les 20 ans de sa disparition<br /> Belle journée à toi<br /> Amicalement Sylvain
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